Historique
Historique

Jusqu'à la fin des années 1970, la Côte d’Ivoire a une situation économique enviable129,130. Le taux de croissancede sa production intérieure brute est de 10,2 % entre 1960 et 1965 et de 7,2 % entre 1965 et 1975. Entre 1970 et 1975, alors que ceux de l'Afrique subsaharienne et des pays riches occidentaux sont respectivement de 4% et 6% en moyenne, le taux de croissance du PIB en Côte d’Ivoire est de 6,8% par an129. Cette performance particulière s'explique en partie par la stabilité politique qui la caractérise, contrairement à bon nombre d'États africains. L'économie présente toutefois des symptômes révélateurs d'une faiblesse structurelle : elle est en effet caractérisée par une forte dépendance extérieure et présente des inégalités de productivité dans ses différents secteurs129.
La chute des cours des produits agricoles de base constitués par le café et le cacao, principaux produits d'exportation qui dominent l'économie du pays, entraîne une récession économique à la fin des années 1970131. La crise économique perdure encore au cours des années 1990, produisant des conséquences sociales néfastes. En janvier 1994, ladévaluation de 50% du franc CFA ramène un taux de croissance positif de 6% pendant deux années consécutives, grâce notamment aux mesures d'accompagnement adoptées par la communauté financière internationale132. Les programmes d'ajustement structurels mis en place par les partenaires extérieurs que sont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, conduisent à l'adoption de mesures drastiques de restriction budgétaire et de redressement économique par le gouvernement, sans grand succès. Les arriérés de paiement des dettes contractées auprès de ces institutions, ainsi que les problèmes degouvernance liés à l'exécution des projets financés par l'Union européenne, conduisent, à la fin des années 1990, à une rupture du partenariat avec lesdites institutions. L'impact négatif de cette situation sur l'économie est aggravé par le coup de force militaire de décembre 1999 et l'instabilité politique qui en résulte. Le taux de croissance en 2000 est négatif : -2,3%132.
Depuis 2004, la Côte d’Ivoire enregistre des taux de croissance réelle positifs (+1,6% en 2004, +1,8% en 2005 et 1,2% en 2006) qui restent toutefois en dessous du taux de croissance de la population, estimé à 3,3%. Le taux d’inflation oscille entre 1,4% à 4,4%. Le service de la dette réglée qui représente 10,68% des exportations en 2000, est réduit à 5% des exportations en 2003, 3,3% en 2004 et 1,45% en 2005, traduisant ainsi les difficultés de l’État à tenir ses engagements extérieurs. Ces difficultés persistent malgré la hausse du niveau des exportations, passées à 37,9% en 2000 et à 47,8% du PIB en 2005132.
Prévision de croissance du PIB : 4,5% en 2012133.
L'agriculture vivrière, l’élevage, l’extraction minière, l’exploitation pétrolière et la compétitivité des exportations connaissent certes une embellie, mais les performances du secteur productif sont contrariées par l’accroissement de la dette intérieure132.
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